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anything, except insecurity of property or a tyrannical government, could materially impair the prosperity of the industrious classes. I might, with Sismondi, insist more strongly on the case of ancient Italy, especially Latium, that Campagna which then swarmed with inhabitants in the very regions which under a contrary régime have become uninhabitable from malaria. But I prefer taking the evidence of the same writer on things known to him by personal observation.

"C'est surtout la Suisse," says M. de Sismondi, "qu'il faut parcourir, qu'il faut étudier, pour juger du bonheur des paysans propriétaires. C'est la Suisse qu'il faut apprendre à connaître pour se convaincre que l'agriculture pratiquée par ceux-là même qui en recueillent les fruits suffit pour procurer une grande aisance à une population très nombreuse; une grande indépendance de caractère, fruit de l'indépendance des situations; un grand commerce de consommation, conséquence du bien être de tous les habitans, même dans un pays dont le climat est rude, dont le sol est médiocrement fertile, et où les gelées tardives et l'inconstance des saisons détruisent suivent l'espoir du laboureur. On ne saurait voir sans admiration ces maisons de bois du moindre paysan, si vastes, si bien closes, si bien construites, si couvertes de sculpture. Dans l'intérieur de grands corridors dégagent chaque chambre de la nombreuse famille; chaque chambre n'a qu'un lit, et il est abondamment pourvu de rideaux, de couvertures, et du linge le plus blanc; des meubles soignés l'entourent; les armoires sont remplies de linge, la laiterie est vaste, aérée, et d'une netteté exquise; sous le même toit on trouve de grands approvisionnemens de blé, de viande salée, de fromage et de bois; dans les étables on voit le bétail le mieux soigné et le plus beau de l'Europe; le jardin est planté de fleurs, les hommes comme les femmes sont chaudement et proprement habillés, les dernières conservent avec orgueil leur antique costume; tous portent sur leur visage l'empreinte de la vigueur et de la santé. Que d'autres nations

vantent leur opulence, la Suisse pourra toujours leur opposer avec orgueil ses paysans*."

The same eminent writer thus expresses his opinion on peasant proprietorship in general.

"Partout où l'on retrouve les paysans propriétaires, on retrouve aussi cette aisance, cette sécurité, cette confiance dans l'avenir, cette indépendance qui assurent en même temps le bonheur et la vertu. Le paysan qui fait avec ses enfans tout l'ouvrage de son petit héritage, qui ne paie de fermage à personne au-dessus de lui, ni de salaire à personne au-dessous, qui règle sa production sur sa consommation, qui mange son propre blé, boit son propre vin, se revêt de son chanvre et de ses laines, se soucie peu de connaître les prix du marché; car il a peu à vendre et peu à acheter, et il n'est jamais ruiné par les révolutions du commerce. Loin de craindre pour l'avenir, il le voit s'embellir dans son espérance; car il met à profit pour ses enfans, pour les siècles qui viendront, chacun des instans que ne requiert pas de lui le travail de l'année. Il lui a suffi de donner peu de momens de travail pour mettre en terre le noyau qui dans cent ans sera un grand arbre, pour creuser l'aquéduc qui séchera à jamais son champ, pour former le conduit qui lui amènera une source d'eau vive, pour améliorer par des soins souvent répétés mais dérobés sur les instans perdus, toutes les espèces d'animaux et de végétaux dont il s'entoure. Son petit patrimoine est une vraie caisse d'épargnes, toujours prête à recevoir tous ses petits profits, à utiliser tous ses momens de loisir. La puissance toujours agissante de la nature les féconde, et les lui rend au centuple. Le paysan a vivement le sentiment de ce bonheur attaché à la condition de propriétaire. Aussi est-il toujours empressé d'acheter de la terre à tout prix. Il la paie plus qu'elle ne vaut, plus qu'elle ne lui rendra peut-être ; mais combien n'a-t-il pas raison d'estimer

Etudes sur l'Economie Politique, Essai iii. See also to the same effect Laing's Notes of a Traveller, p. 354.

à un haut prix l'avantage de placer désormais toujours avantageusement son travail, sans être obligé de l'offrir au rabais; de trouver toujours au besoin son pain, sans être obligé de le payer à l'enchère.

"Le paysan propriétaire est de tous les cultivateurs celui qui tire le plus de parti du sol; parceque c'est celui qui songe le plus à l'avenir, tout comme celui qui a été le plus éclairé par l'expérience; c'est encore lui qui met le mieux à profit le travail humain, parceque répartissant ses occupations entre tous les membres de sa famille, il en réserve pour tous les jours de l'année, de manière à ce qu'il n'y ait de chômage pour personne: de tous les cultivateurs il est le plus heureux, et en même temps, sur un espace donné, la terre ne nourrit bien, sans s'épuiser, et n'occupe jamais tant d'habitans que lorsqu'ils sont propriétaires; enfin de tous les cultivateurs le paysan propriétaire est celui qui donne le plus d'encouragecommerce et à l'industrie, parcequ'il est le plus

riche."

This picture of unwearied assiduity, and what may be called affectionate interest in the land, is borne out in regard

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* And in another work (Nouveaux Principes d'Economie Politique, liv. iii., ch. 3,) he says: Quand on traverse la Suisse presqu' entière, plusieurs provinces de France, d'Italie, et d'Allemagne, il n'est pas besoin de demander, en regardant chaque partie de terre, si elle appartient à un cultivateur propriétaire ou à un fermier. Les soins bien entendus, les jouissances préparées au laboureur, la parure que la campagne a reçue de ses mains, indiquent bien vîte le premier. Il est vrai qu'un gouvernement oppressif peut détruire l'aisance et abrutir l'intelligence que devait donner la propriété, que l'impôt peut enlever le plus net du produit des champs, que l'insolence des agens du pouvoir peut troubler la sécurité des paysans, que l'impossibilité d'obtenir justice contre un puissant voisin peut jeter le découragement dans l'âme, et que, dans le beau pays qui a été rendu à l'administration du Roi de Sardaigne, un propriétaire porte aussi bien qu'un journalier l'uniforme de la misère." He is here speaking of Savoy, where the peasants are generally proprietors; and according to authentic accounts, extremely miserable. But, as M. de Sismondi continues, "On a beau se conformer à une seule des règles de l'économie politique, elle ne peut pas opérer le bien à elle seule; du moins elle diminue le mal."

to the more intelligent Cantons of Switzerland by English observers. "In walking anywhere in the neighbourhood of Zurich," says Mr. Inglis, "in looking to the right or to the left, one is struck with the extraordinary industry of the inhabitants; and if we learn that a proprietor here has a return of ten per cent, we are inclined to say, 'he deserves it.' I speak at present of country labour, though I believe that in every kind of trade also, the people of Zurich are remarkable for their assiduity; but in the industry they show in the cultivation of their land I may safely say they are unrivalled. When I used to open my casement between four and five in the morning to look out upon the lake and the distant Alps, I saw the labourer in the fields; and when I returned from an evening walk, long after sunset, as late, perhaps, as half-past eight, there was the labourer, mowing his grass, or tying up his vines. . . . It is impossible to look at a field, a garden, a hedging, scarcely even a tree, a flower, or a vegetable, without perceiving proofs of the extreme care and industry that are bestowed upon the cultivation of the soil. If for example, a path leads through, or by the side of a field of grain, the corn is not, as in England, permitted to hang over the path, exposed to be pulled or trodden down by every passer by; it is everywhere bounded by a fence, stakes are placed at intervals of about a yard, and, about two or three feet from the ground, boughs of trees are passed longitudinally along. If you look into a field towards evening, where there are large beds of cauliflower or cabbage, you will find that every single plant has been watered. In the gardens, which around Zurich are extremely large, the most punctilious care is evinced in every production that grows. The vegetables are planted with seemingly mathematical accuracy; not a single weed is to be seen, nor a single stone. Plants are not earthed up as with us, but are planted in a small hollow, into each of which a little manure is put, and each plant is watered daily. Where seeds are sown, the earth directly above is broken into the finest powder; every

VOL. I.

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shrub, every flower is tied to a stake, and where there is wall-fruit a trellice is erected against the wall, to which the boughs are fastened, and there is not a single thing that has not its appropriate resting place*.'

دو

Of one of the remote valleys of the High Alps the same writer thus expresses himself:—

"In the whole of the Engadine the land belongs to the peasantry, who, like the inhabitants of every other place where this state of things exists, vary greatly in the extent of their possessions. . . . Generally speaking, an Engadine peasant lives entirely upon the produce of his land, with the exception of the few articles of foreign growth required in his family, such as coffee, sugar, and wine. Flax is grown, prepared, spun, and woven, without ever leaving his house. He has also his own wool, which is converted into a blue coat without passing through the hands of either the dyer or the tailor. The country is incapable of greater cultivation than it has received. All has been done for it that industry and an extreme love of gain can devise. There is not a foot of waste land in the Engadine, the lowest part of which is not much lower than the top of Snowdon. Wherever grass will grow, there it is; wherever a rock will bear a blade, verdure is seen upon it; wherever an ear of rye will ripen, there it is to be found. Barley and oats have also their appropriate spots; and wherever it is possible to ripen a little patch of wheat, the cultivation of it is attempted. In no country in Europe will be found so few poor as in the Engadine. In the village of Suss, which contains about six hundred inhabitants, there is not a single individual who has not wherewithal to live comfortably, not a single individual who is indebted to others for one morsel that he eats."

Notwithstanding the general prosperity of the Swiss

* Switzerland, the South of France, and the Pyrenees, in 1830. By H. D. Inglis. Vol. i. ch. 2.

+Ibid. ch. 8 and 10.

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