Imágenes de páginas
PDF
EPUB

IV. Cleric. Ars Critic. L. ii. c. 2. § 1, 2, 3.

62 Polyb. L. i. c. 20.

63 Je ne dis rien de la flotte qui parut devant Tarente. Je crois que les vaiffeaux appartenoient aux habitans de Thuricum. Voyez Frensheim Supplem. Livian. L. xii. c. 8.

64 Arbuthnot's Tables, p. 225. Hift. du commerce des anciens, par Huet. c. 221.

65 On peut voir une autre hypothèse du célèbre M. Freret. Elle plait par fa fimplicité, mais elle me paroit infoutenable. Voy. Mémoires de l'Académ. des Belles-Lettres, tom. xviii. p. 102, &c.

66 V. Bentley et Sanadon au v. 120. de l'Art Poétique d'Horace. 67 Horat. Ars Poet. v. 119. et feq.

68 En matière de géographie et de chronologie on doit peu compter fur l'autorité d'Ovide. Ce poëte étoit d'une ignorance groffière dans ces deux fciences. Lifez la defcription des voyages de Médée; Metamorph. L. vii. v. 350. à 402. et le xiv. L. des mêmes Metamorph, Celle-là eft remplie d'erreurs géographiques, qui donnent la torture aux commen. tateurs mêmes: et celui-ci fourmille de bévues chronologiques.

"9 Serv. ad Virg. Æneid. L. iv. v. 620. Dion. Halicarn, Antiq. Rom. L. i. 7. Racine, Iphig. Act. v. Sc. dern.

71 Tit. Liv. L. i. c. I.

72 Virg. Æneid. L. vii. v. 148 jufqu'à 285.

73 On peut douter cependant fi cet épisode bleffe la véritable chronologie. Dans le fyftème plausible du Chevalier Newton, Enée et Didon fe trouvent contemporains (1). Les Romains devoient mieux connoître l'hiftoire de Carthage que les Grecs. Les archives de Carthage étoient paffées à Rome (2). La langue Punique y étoit affez connue (3). Les Romains confultoient volontiers les Africains fur leurs origines (4). D'ailleurs (et c'eft affez pour difculper notre poëte) Virgile adopte une chronologie plus conforme aux fupputations de Newton qu'à celles d'Eratosthène. Peut-être on ne fera pas fâché de voir les preuves de ce fentiment.

Sept ans fuffirent à peine au courroux de Junon et aux voyages d'Enée. C'eft Didon qui me l'apprend;

[ocr errors]

Nam te jam feptima portat

66 Omnibus errantem terris et fluctibus ætas (5)." Quelques mois après il arriva au bord du Tibre. Ce fut là que le Dieu du fleuve lui apparut, lui prédit de nouveaux combats, mais lui fit espérer une fin glorieufe à fes maux. Un prodige confirma l'oracle. Une truye couchée fur le rivage montroit, par fes trente petits qui l'environnoient,

(1) V. Newton's Chronology of ancient Kingdoms reformed, p. 32. (2) Universal History, tom. xviii. p. 111, 112.

(3) Plaut. Penul. Act v. Sc. I.

(4) Saluft. in Bell. Jugurth. c. 17. Ammian Marcel. L. xxii. Mém. de l'Acad. des Belles Lettres, tom. iv. p. 464.

(5) Virgile, Eneid. L. i. v, 755.

le nombre d'années qui devoient s'écouler avant que le jeune Afcagne jettât les fondemens l'Albe:

“Jamque tibi, ne vana putes hæc fingere fomnum,
"littoreis ingens inventa fub ilicibus fus,
"Triginta capitum fœtus enixa, jacebit;
"Alba, folo recubans, albi circum ubera nati.
"Hic locus urbis erit, requies ea certa laborum:
"Ex quo ter denis urbem redeuntibus annis
"Afcanius clari condet cognominis Albam (1).”

Cette ville demeura pendant trois cents ans le fiège de l'empire et le berceau des Romains;

"Hic jam ter centos totos regnabitur annos

"Gente fub Hectorea (2)."

Ce font-là les expreffions que Virgile met à la bouche de Jupiter. Nos chronologiftes s'embaraffent peu de faire tenir fa parole au Maître du tonnerre. His font détruire la ville d'Albe par Tullus Hoftilius près de cinq cents ans après fa fondation, et environ cent ans après celle de Ronie (3). Mais tout s'applanit dans le fystème de Newton. La prife de Troyes placée à l'an 904, et fuivie d'un intervalle de 337 ans, nous conduit à 567, 60 ans après les Palilia, époque qui quadre au mieux avec le regne du troisième fucceffeur de Romulus (4). Une ancienne tradition confervée par Plutarque (5) y coïncide avec précision. On déterra les livres de Numa, An. ant. Chr. 181, quatre cents ans après la mort de ce roi et le commencement du regne d'Hoftilius. Numa mourut donc 581 ans avant l'ère Chré tienne. Quel art dans le poëte de faifir le moment où Enée arrive à Carthage, pour répondre à fes critiques, de la feule manière que la rapidité de fa marche et la grandeur de fon fujet pouvoient le lui permettre ! Il leur fait fentir que dans fes hypothèses la rencontre de Didon et d'Enée n'eft point une licence poétique. Virgile n'eft point le feul qui ait revoqué en doute la chronologie vulgaire des rois I atins. Je le foupçonne même d'avoir puifé fs idées dans les ouvrages de fon contemporain TroguePompée Cet hiftorien, le rival de Tite-Live et de Salluste (6), donnoit au royaume d'Albe la même durée de trois cents ans. Si fon histoire univerfelle ne s'étoit pas perdue, nous y verrions apparemment le détail et les preuves de cette opinion. A préfent il faut nous contenter d'en lire la fimple expofition chez fon abréviateur. "Albam longam condidit quæ "trecentis annis caput regni fuit (7)." Tite Live lui-même, ce père de l'hiftoire Romaine, qui fait paroître quelquefois tant d'attachement à la chronologie reçue (8), mais qui gliffe d'ordinaire fur les endroits fcabreux,

(1) Virgile, Eneid. L. viii. v. 42.

(2) Idem L. i. v. 272

(3) V les Tables Chronolog. d'Helvicus. è 1. ann. A. Ç. 656, &c, (4) N wton's Chronoly, p. 52, &c.

[merged small][ocr errors]
[ocr errors]

d'une façon qui montre fa bonne foi et fon ignorance, femble se défier de fes guides dans ces fiècles reculés. Rien de plus naturel que de marquer la durée du regne de chaque roi Latin dont il rapporte le nom (1)! Or il fe tait fur cet article. Rien de plus néceflaire que de fixer au. moins l'intervale entre Enée et Romulus; il ne le fait point. Ce n'eft pas tout. ""'; a def "truction d'Albe, dit-il, fuivit de 400 ans fa fondation (2.." En retranchant cent ans pour les regnes de Romulus et de Numa, et pour la moitié de celui d'Hoftilius, il nous en restera 300 au-lieu de 400 que nous donneroit la chronologie d'Eratofthène. Tite Live eft donc d'accord avec Virgile à peu de chofe près; et cette petite différence affermit leur union plutôt qu'elle ne 'affoiblit. Je prévois une objection, mais des plus minces. Y répondre ce feroit créer des monftres pour les combattre; ainfi, je finis cette digreffion déjà trop longue.

74 Thucydid. 1, i.

75 Lucret. de Rer. Natur. L. vii. v. 1136, &c.

76 M. Freret croyoit les observations philofophiques des anciens plus exactes qu'on ne le penfe. Quiconque connoit le génie et les lumières de M. Freret, fent le poids de fon autorité. V. Mém. de l'Académ. des Belles Lettres, tom. xviii. p. 97.

77 Cicéron envie le fort de fon ami Marius qui paffa à la campagne les jours des jeux magnifiques de Pompée. Il parle avec aflez de mépris du refte des fpectacles: mais il s'attache fur-tout aux combats des bêtes fauvages. Reliquæ funt venationes, (dit il) binæ per dies quinque; magni"fice, nemo negat, fed quæ poteft homini effe polito delectatio,

66

cum

66 aut homo imbecillus à valentiffimâ beftia laniatur at præclara beftia "venabulo tranfverberatur."

78 Cicero ad Famil. L. vii. Epift. 1.

79 Horat. L. iii. Ep. I. v. 187.

80 V. Effais de Mont. vol. iii. p. 140.

Mon exemple étoit très-bon, ma citation fort mauvaife. J'aurois du recourir à l'original, (3) Vopifcus. Cet auteur rapporte à l'occafion du triomphe de Probus, qu'on amena dans l'amphithéâtre cent lions, autant de lionnes, cent léopards Libyens, le même nombre de Syriens. et trois cents ours. Je ne connois point de fpectacle plus nombreux, mais les animaux que Gordien avoit affemblés, et dont fe fervit Philippe dans fes jeux féculaires étoient plus curieux par leur variété et par leur rareté Il y avoit trente-deux éléphans, dix élans, dix tigres, foixante lions apprivoifés, trente léopards apprivoifés, dix hyenes, un hippopotame, un rhinoceros, dix agrioleontes (4), dix camelopardali, vingt ânes fauvages,

(1) Tit. Liv. L. I. c. 29.

(2) Idem. 1. i. c. 29.

(3) V. Vopifc. in vit. Prob. p. 24C. edit. Salmas. Paris 1620.

(4) On ignore ce qu'ils font, Saumaife lit argoleontes, des lions blancs (a); Cafaubon et Scaliger (b) agrioleontes des lions fauvages.

(a) Comment. Salmas, in Hift. Aug. 268,
(b) Comment. Cafaub. in eand. Hift. p. 169.

et quarante chevaux fauvages (1). C'eft principalement dans la décadence de l'empire et du goût, qu'il faut chercher cette magnificence.

81 Strab. L. vxii. p. 816. Edit Cafaub.

82 Tacit. in Vit. Agricol. c. 10.

3 Herodian. Hift. 1. iii. c. 47.

84 Voici les paroles d'Hérodien, “ Τὰ γὰρ πλεστα τῆς βρεταννῶν χώρας ἐπικλύζ μενα ταῖς τὰ ὠκεανό συνεχῶς ἀμπώτισιν ἑλώδη γίνεται.

Tacite s'exprime d'une manière encore plus forte. "Unum addiderim "(dit-il) nufquam latius dominari mare; multum fluminum huc atque "illuc ferri, nec littore tenus accrefcere aut reforberi, fed influere "penitus atque ambire; etiam jugis atque montibus influere velut " in fuo."

85 Le conful Céthégus deffécha ce marais. A. U. C. 952. Du temps de Jules Céfar il étoit derechef inondé. Ce dictateur avoit deffein d'y faire mais je doute que les travaux ayent

travailler. Il paroit qu'Auguste le fit; mieux réuffi que les premiers. Du moins Pline l'appelle encore marais. Horace l'avoit en quelque forte prédit.

"Debemur morti nos noftraque

"Sterilis ut palus dudum aptaque remis
"Vicinas urbes alit et grave fenfit aratrum.

Frensheim. Supp. L. xlvi. c. 44. Sueton. L. i. c. 34. Plin. Hift. Nat.
L. iii. c. 5.

* Dépuis qu'Epicure eut répandu fa doctrine, on commença à fe déclarer affez publiquement fur la religion dominante, et à ne la regarder que comme une inftitution. V. Lucret. de Rer. Natur. L. i. v. 62, &&. Saluft. in Bell. Catilin. c. 51. Cicero pro Cluent. c. 61.

$7 Athée en niant finon l'exiftence, du moins la providence de la divinité; car Céfar étoit épicurien. Ceux qui ont envie de voir comment un homme d'efprit peut rendre obfcure une vérité claire, liront avec plaifir les doutes que M. Bayle a fu répandre fur les fentimens de Céfar, V. Dict. de Bayle à l'article Céfar.

18 V. Mémoires de l'Acad. des Bell. Lett. tom. i. p. 369, &c. $9 Cicero ad Attic, L. xii. epift. 46, &c. L. xiii. epift. 28.

Céfar étoit fouverain pontife, et ce facerdoce n'étoit point pour les empereurs un vain titre. Les belles differtations de M. de la Bastie fur le pontificat des empereurs convaincront les incrédules, s'il en eft, fur cet article. Confultez furtout la troisième de ces pièces inférée dans les Mém. de l'Acad. des Belles.Lettres, tom. xv. p. 39.

91 Lucrèce né avec cet enthousiasme d'imagination, qui fait les grands poëtes et les miffionnaires, voulut être l'un et l'autre. Je plaindrois le théologien qui ne feroit pas grace au dernier en faveur du premier. Lucrèce, après avoir prouvé la Divinité malgré lui-même, en rapportant les phénomènes de la nature à des caufes générales, cherche comment l'erreur qu'il combat a pu s'emparer de tous les efprits. Il en trouve trois raifons: I. Nos fonges; nous y voyons des êtres et des effets que nous ne rencontrons (1) Jul. Capitolin. in Gordian. p. 164

point dans ce monde; nous leur accordons auffitôt une existence réelle et une puiffance immenfe. II. Notre ignorance de la nature, qui nous fait recourir par tout à l'action de la Divinité. III. Notre crainte, l'effet de cette ignorance; elle nous engage à fléchir devant les calamités qui ravagent la terre, et nous fait effayer d'appaiser par nos prières quelque être invifible qui nous afflige. Lucrèce exprime cette dernière raison avec une énergie et une rapidité qui nous enlève. Il ne nous accorde point le temps de l'examiner.

"Præterea cui non animus formidine Divûm,

"Contrahitur? cui non conrepunt membra pavore,
"Fulminis horribili cum plaga torrida tellus

"Contremit, et magnum percurrunt murmura cœlum ?
"Non populi, gentefque tremunt? Regefque fuperbi
"Conripiunt Divûm perculfi membra timore,
"Ne quod ob admiffum fœde dictumve fuperbe
"Pœnarum grave fit folvendi tempus adactum."

Lucret. de Rer. Natura, L. v. ver. 1216, &.

Plutarch. in Caton.

92 Fonten. dans l'Eloge du Marq. de Dangeau.
93 Liv. L. xxxix. c. 40.
94 Liv. L. xxix. c. 37.

95 Quint. Curt. de Reb. Geft. Alexandri, L. iii. c. 32.

96 Les Romains confioient le foin de la vertu des femmes à leur famille. Celle-ci s'affembloit, la jugeoit, fi elle étoit accufée, la condamnoit à mort et exécutoit la fentence, fi elle fe trouvoit coupable. La loi pardonnoit auffi au courroux du mari ou du père qui tuoit le galant, furtout s'il étoit de condition fervile. V. Plutarch. in Romul. Dionyf. Halicarn. L. vii. Tacit. Annal. L. xiii. Valer. Maxim. L. vi. c. 3-7. Rofin. Antiq. Rom. L. viii. p. 859, &c.

97 Le difcours de Micio dans Térence, la manière dont Cicéron excufe les débauches de fon client, et l'exhortation de Caton, peuvent nous faire connoître la morale des Romains à cet égard. Ils ne blâmoient la débauche que lorfqu'elle détournoit le citoyen de fes devoirs effentiels.

Leurs oreilles n'étoient pas plus chaftes que leur conduite peu de gens connoiffent la Cafina de Plaute, mais ceux qui ont lu cette miférable pièce, ne peuvent comprendre qu'il n'y ait eu que quarante à cinquante ans de cette farce à l'Andrienne. Une intrigue fale d'efclaves, n'y eft relevée que par des pointes et des obfcénités dignes d'eux. C'étoit cependant la comédie de Plaute qu'on voyoit avec le plus de plaifir, et qu'on redémandoit le plus fouvent. Voilà les mœurs de la feconde guerre Punique, de cette vertu que la poftérité des anciens Romains regrettoit et admiroit. V. Terent. Adelph. Act. i. Sc. 2. v. 38. Cicero pro Cœlio, c. 17. Horat. Satyr. L. i. Sat. 2. v. 29. II. Prolog. ad Cafin. Plaut.

98 Sueton. L. iii. c. 35. Tacit. Annal. L. ii. c. 85.

[blocks in formation]
[ocr errors]

101 D'Alemb. Mélanges de philofophie et de littérature, vol. ii. p. 1.

« AnteriorContinuar »